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SCANNERS

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                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site toddkuhns.com

de David Cronenberg. 1981. Canada. 1h43. Avec Jennifer O'Neill, Stephen Lack, Patrick McGoohan, Lawrence Dane, Michael Ironside, Robert A. Silverman, Lee Broker, Mavor Moore, Adam Ludwig, Murray Cruchley...

Sortie salles France08 avril 1981  U.S.A: 14 janvier 1981

FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage, 1979 : Fast Company, Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone,1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants, 1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method.


10 secondes... la douleur commence, 15 secondes... vous étouffez, 20 secondes... vous explosez !
Deux ans après l'éprouvant Chromosome 3, drame horrifique sur les conséquences d'un divorce névrotique y engendrant une filiation monstrueuse, David Cronenberg continue d'explorer le thème de la mutation génétique avec ScannersLe docteur Paul Ruth, leader de l'organisation ConSec parvient à kidnapper un scanner du nom de Cameron, un SDF ignorant l'origine de ses dons de télépathe particulièrement destructeurs pour son entourage. Le médecin lui fait savoir ses capacités psychiques extrasensorielles qu'il peut contrôler tout en apaisant sa souffrance morale (un scanner entend de façon décuplée les voix et les pensées des autres). Pour cause, l'éphemerol, produit prescrit à la base pour favoriser l'accouchement des femmes enceintes, permet à Cameron de soulager ses effets secondaires mentaux. Mais une mission décisive lui est impartie: retrouver et tuer un dangereux scanner du nom de Darryl Revok à la tête d'une organisation criminelle. A travers ce pitch aussi passionnant que délirant, David Cronenberg nous entraîne à nouveau dans les méandres de la mutation biologique par le biais d'une enquête singulière alliant espionnage industriel, horreur qui tâche et science-fiction alarmiste. Avec une efficacité métronomique, Cronenberg nous dépeint une rivalité entre deux puissants cerveaux indépendamment régis par une organisation secrète. L'un, Cameron, exerçant son pouvoir à bon escient en s'efforçant de canaliser ses facultés mentales avec l'appui de sa communauté pacifiste. L'autre, Revok, motivé à se servir de ce don pour créer une race nouvelle de mutants afin de dominer le monde, via l'entremise d'un produit pharmaceutique révolutionnaire.


Au sein de cette guerre des cerveaux se pose le problème de connaître les origines de leur faculté télépathique. S'agit-il des effets dévastateurs d'une quelconque radiation, d'un handicap mental ou d'un médicament suspicieux aux effets secondaires irréversibles ? A travers ce récit haletant impeccablement charpenté et riche de péripéties saugrenues, Cronenberg évoque les dangers de la médecine lorsque des thérapeutes s'empressent d'expérimenter sur le marché leur nouveau produit sans en connaitre les tenants et aboutissants sanitaires. Un problème d'éthique tristement actuel si bien que nous en avions porté les frais sur notre territoire français avec le fameux "Médiator" imposé aux diabétiques mais ensuite retiré du marché pour ses effets plus néfastes que bénéfiques sur notre santé. Au niveau du casting, Michael Ironside se glisse dans la peau d'un mégalo sournois daignant gouverner le monde en son patronyme. Un rôle patibulaire volontiers altier car jouant de manière cynique avec son impériosité, notamment afin d'influencer son acolyte antinomique doué de discernement. De par son emprise magnétique, Stephen Lack lui vole quasiment la vedette en héros placide délibérer à déjouer ses ambitions immorales outre-mesures. Sa posture étrangement hagarde ainsi que son regard subtilement évasif rehaussant l'aura insolite auprès de sa démarche martiale. Outre cet affrontement au sommet infiniment investi dans leurs rôles belliqueux (le final explosif nous laisse sur les rotules !), on apprécie également la présence si suave de la radieuse Jennifer O'Neill dans un rôle fragile de scanner en herbe en quête de quiétude. Enfin, le vétéran Patrick McGoohan monopolise également l'écran de manière finalement équivoque eu égard de sa responsabilité morale en savant bicéphale faussement rassurant.
               

La Guerre des Cerveaux
Traitant avec une rare originalité de la mutation cérébrale à travers la télépathie, Scanners reste une référence absolue du genre aussi percutante que fascinante de par son intensité visuelle et son intrigue singulière nous alertant des dérives des labos pharmaceutiques. Outre l'impact tonitruant de la partition d'Howard Shore, on peut notamment saluer l'incroyable travail effectué sur sa bande-son afin d'accentuer les effets psychiques des cerveaux des scanners (battements de coeur diffusés au ralenti, souffle lourd, échos aigus de voix éclectiques). Quant à son imagerie épique et/ou sanglante, Cronenberg est parvenu à nous façonner des morceaux de bravoures intarissables ! Telles la séquence d'ouverture dans la cafétaria, l'expérience d'hypnose en compagnie d'un professeur de Yoga, l'explosion de tête d'un assistant en plein colloque ou encore l'impensable faculté d'un bébé tentant de contrôler du ventre de sa génitrice l'esprit d'un scanner infiltré dans une salle d'attente. Et pour parachever, n'oublions pas de saluer son point d'orgue explosif déployant graphiquement l'affrontement entre deux scanners réduits à feu et à sang. Une expérience visuelle littéralement hallucinée auquel on s'incline auprès de l'efficacité du montage et de la qualité artisanale des FX de Dick Smith (en dépit des lentilles de contact d'un blanc trop laiteux pour crédibiliser un regard écarquillé).

Gaïus
31.07.18. 5èx
24.02.11.

LES DIABOLIQUES. Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film étranger,1956

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                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Henry Georges Clouzot. 1955. France. 1h57. Avec Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel, Pierre Larquey, Michel Serrault

Sortie salles France: 29 Janvier 1955

FILMOGRAPHIE: Henri-Georges Clouzot est un scénariste, dialoguiste, réalisateur, et producteur de cinéma français, né le 20 novembre 1907 à Niort, décédé le 12 janvier 1977 à Paris. 1942 : L'assassin habite au 21. 1943 : Le Corbeau. 1947 : Quai des Orfèvres. 1949 : Manon. 1949 : Retour à la vie (segment Le Retour de Jean). 1950 : Le Voyage en Brésil (inachevé). 1950 : Miquette et sa mère. 1953 : Le Salaire de la peur. 1955 : Les Diaboliques. 1956 : Le Mystère Picasso. 1957 : Les Espions. 1960 : La Vérité. 1964 : L'Enfer, inachevé. 1967 : Grands chefs d'orchestre. 1968 : La Prisonnière.


Chef-d'oeuvre du suspense horrifique made in France autant célébré par la critique (récompenses en sus répertoriée en fin d'article !) que par le public (3 674 380 entrées), Les Diaboliques constitue un modèle de mise en scène hitchcockienne si bien qu'Henri-Georges Clouzot joue avec nos nerfs et manipule notre raison par le biais d'un scénario cruel d'une redoutable perversité. Sans déflorer d'indice, le récit impeccablement charpenté tourne autour d'une stratégie criminelle que s'efforcent de parfaire 2 complices féminines (l'épouse, la maîtresse) avides de se débarrasser de leur amant épouvantablement machiste et tyrannique. Paul Meurisse se délectant avec condescendance à molester son épouse avec un art consommé de la provocation et de l'humiliation. Le hic, c'est qu'après l'avoir lâchement assassiné et englouti au fond d'une piscine, ce dernier disparaît sans laisser de traces. Tout du moins c'est ce que le réalisateur laisse planer dans un premier temps afin de distiller un suspense latent toujours plus inquiétant autour des interrogations infructueuses des criminelles. C'est dire si Henri-Georges Clouzot est digne de rivaliser avec sir Alfred Hitchcock, notamment dans son brio à distiller vers son dernier acte une angoisse oppressante plaquant littéralement au siège le spectateur.


Celui-ci jouant avec les effets d'ombres d'un jeu de lumières suggérant une silhouette fantomatique à travers des corridors étrangement aphones. Le récit étant en prime épargné de toute partition musicale afin de rehausser le caractère réaliste des situations constamment improbables mais pour autant scrupuleusement dépeintes si bien que Clouzot ne lâche jamais d'une semelle les faits et gestes de nos meurtrières afin de bien nous familiariser avec leur mutuelle contrariété, entre deux caractères opposés. Et donc, en abordant en filigrane le thème de la hantise, Henri-Georges Clouzot s'improvise en maître de l'angoisse horrifique dans sa manière retorse de jouer avec les codes du film d'épouvante, et ce jusqu'à son dénouement grand-guignolesque inscrit dans la légende du 7è art. Au-delà de la solide prestance de Paul Meurisse en détestable amant phallocrate, les Diaboliques est transcendé par les performances de Romy Schneider en maîtresse commanditaire inscrite dans une force de caractère et surtout par la douce et fragile Véra Clouzot littéralement habitée en victime démunie incessamment persécutée par ses doutes, sa névrose et ses affres de l'incompréhension. Ajoutez également pour renforcer l'attrait lugubre de sa trajectoire narrative quasi surnaturelle un noir et blanc envoûtant afin de mieux vous immerger dans la psyché névralgique de Christina (Véra Clouzot) avec autant d'empathie que d'appréhension subtilement vénéneuse.


En dépit de son renversant effet de surprise dissipé au second visionnage, Les Diaboliques reste pour autant un savoureux jeu de peur et de perversité autour d'une intrigue implacable d'une cruelle ironie macabre que son casting proéminent transfigure avec une vérité humaine à la fois glaçante et couarde. On peut d'ailleurs aussi saluer en second-rôle chargé de dérision, et en guise de fève sur le gâteau, la présence infaillible de Charles Vanel en commissaire avenant aussi discret que fin limier. 

Gaïus
2èx

Récompenses: Prix Louis-Delluc en 1954.
Prix du meilleur film étranger lors des New York Film Critics Circle Awards 1955.
Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film étranger en 1956.

SILENT NIGHT BLOODY NIGHT / DEATHHOUSE

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                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.fr

"Night of the Dark Full Moon" de Theodore Gershuny. 1972. U.S.A. 1h25. Avec Patrick O'Neal, James Patterson, Mary Woronov, Astrid Heeren, John Carradine, Walter Abel.

Sortie salles U.S: Novembre 1972

FILMOGRAPHIETheodore Gershuny est un réalisateur américain né le 30 Octobre 1933 à Chicago, décédé le 16 Mai 2007 à New-York. 1988-1990: Monsters (TV Series: 2 episodes). 1985-1987 Histoires de l'autre monde (TV Series: 5 episodes). 1985 Stephen King's Golden Tales (Video: segment "Strange Love"). 1973 Sugar Cookies. 1972 Silent night Bloody night. 1970 Kemek.


Rareté aussi oubliée que mésestimée en dépit de sa résurrection en Dvd chez l'éditeur Bach Films et de sa disponibilité en Blu-ray Outre-Atlantique; Silent night bloody night (à ne pas confondre avec le slasher Silent night Deadly Night natif des années 80 !) est une véritable perle horrifique comme on en voit peu de nos jours. Car imprégné d'une ambiance mortifère tangible au sein d'une demeure gothique chargée en silence, mystères et secrets inavoués,  Silent Night... est ce que l'on prénomme un pur film d'ambiance hérité de l'horreur Old school des Seventies (pellicule granuleuse à l'appui). Le réalisateur soignant son cadre domestique terriblement inquiétant avec l'appui de protagonistes équivoques; notamment auprès de leur charisme patibulaire si bien que l'on peine à éprouver une quelconque empathie à qui que ce soit. Au niveau de l'intrigue assez confuse au premier abord (notamment au niveau de sa chronologie historique), on nous relate la transaction d'une demeure de sinistre réputation qu'un petit fils s'efforce de revendre en compagnie de son avocat. Au préalable, quelques décennies plus tôt, son grand-père mourra  immolé par le feu dans de mystérieuses circonstances. S'agit-il d'un suicide ou d'un crime prémédité sachant qu'une présence dans la maison y compose une mélodie au piano ? Alors que l'avocat et sa maîtresse profitent de l'isolement de la bâtisse pour y séjourner une nuit, un tueur échappé d'un asile rode aux alentours. 


A travers un récit assez vrillé et douloureux au niveau de sa dramaturgie abrupte,  Theodore Gershuny y instaure un climat horrifique résolument ensorcelant au fil d'une investigation latente assez avare en indices. La fille du maire et le petit-fils du défunt propriétaire s'épaulant mutuellement à tenter de percer le mystère qui entoure la fameuse demeure restée trop longtemps inoccupée (un sentiment d'abandon et d'isolement que le réalisateur retranscrit à merveille à travers ses cadrages tarabiscotés). Quand bien même un tueur au téléphone y terrorise la police, une secrétaire et le bourgmestre avant de passer à l'acte criminelle (on apprécie d'ailleurs l'impact percutant - bien que habilement suggéré - du 1er double meurtre brutalement perpétré à la hache !). Ainsi, si l'intrigue ne fait pas preuve d'un rythme nerveux en privilégiant la caractérisation intimiste de ses personnages, la manière scrupuleuse dont le réalisateur s'efforce de consolider un climat d'insécurité perméable autour d'eux nous instille curiosité et sentiment de fascination irrépressible. A l'instar de son long flash-back tourné en sépia au gré d'un éclairage surexposé nous dévoilant des convives égrillards et grossiers autour d'une table culinaire. Et ce avant que l'explosion de violence n'y vienne semer le trouble et le chaos cauchemardesque. Autant dire que cette réminiscence aussi glauque que malsaine fait office d'anthologie d'horreur pestilentielle, notamment de par son réalisme expérimental. Quand bien même son surprenant final assez baroque (notamment auprès de l'accoutrement vestimentaire, victorien, d'un des protagonistes) nous laisse sur un sentiment d'impuissance, de malaise et de mélancolie. 


Psycho-killer crépusculaire préfigurant les tueurs au téléphone icônifiés par Black Christmas et l'incroyable Terreur sur la Ligne, Silent Night Bloody Night conjugue avec une certaine originalité les thèmes de la famille dysfonctionnelle et de la hantise pour renchérir tourment et appréhension au sein d'une demeure gothique transie d'une présence démoniale. A découvrir d'urgence pour tous les amoureux de film d'ambiance à "l'épouvante putrescente" native d'un ciné indépendant aussi discret et personnel qu'audacieux. 

Dédicace àSandra Hameau

Gaïus

CONTAMINATION

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de Luigi Cozzi (Lewis Coates). 1980. Italie/Allemagne. 1h35. Avec Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé, Siegfried Rauch, Gisela Hahn, Carlo De Mejo, Carlo Monni.

Sortie salles France: 15 Juillet 1981. Italie: 2 Août 1980

FILMOGRAPHIE: Luigi Cozzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 7 Septembre 1947 à Busto Arsizio (Italie). 1969: Le Tunnel sous le monde. 1973: Il Vicino di casa. 1975: L'Assassino è costretto ad uccidere ancora. 1976: Dedicato a una stella. 1976: La Portiera nuda. 1979: Starcrash. 1980: Contamination. 1983: Hercule. 1985: Les Aventures d'Hercula. 1988: Turno di notte (série tv). 1988: Nosferatu à Venise. 1989: Sinbad of the seven seas. 1989: Le Chat Noir. 1989: Paganino Horror. 1991: Dario Argento: Master of Horror. 1997: Il Mondo di Dario Argento 3: Il museo degli.  orrori di Dario Argento (video).

                                         

Gros hit des vidéos-club sous la bannière étoilée d'Hollywood Video, Contamination demeure l'un des classiques bisseux des années 80 que les fans de gore se sont empressés de louer grâce à l'aspect dégueulbif de sa jaquette explicite. Surfant sur le succès d'Alien réalisé un an au préalable, Luigi Cozzi en extirpe un jouissif ersatz transalpin dans sa manière ostentatoire d'étaler complaisamment une horreur cracra. Si bien qu'en l'occurrence, parmi l'appui stylisé du ralenti, les estomacs des victimes explosent leurs viscères au contact d'un acide découlant d'un oeuf étranger. Ainsi, à partir d'un argument incongru d'invasion extra-terrestre délibérée à conquérir notre planète, le réalisateur réexploite l'une des séquences anthologiques d'Alien (le xenomorphe s'extirpant de la cage thoracique de John hurt !) pour en extraire un film d'anticipation horrifique beaucoup plus gore, et ce en réitérant cette mise à mort par intermittence. Entouré d'aimables seconds couteaux du ciné Bis (l'attachant trio badin Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé), Contamination  conjugue aventure exotique (leur expédition en Amérique du Sud afin de démanteler la société de café), suspense légèrement oppressant (la panique - assez peu crédible dans ses effets grossiers - de Stella recroquevillée dans sa salle de bain à proximité d'un cocon) et horreur cinglante (les corps déchiquetés volant en éclat parmi l'insistance du zoom au ralenti !).


Et si le récit s'avère linéaire, voir tracé d'avance, il est toutefois contrebalancé par l'efficacité de sa réalisation assez soignée (notamment au niveau de sa structure narrative ponctuée d'humour), un sens du rythme soutenu et le charisme familier (enfin pour les fans) des acteurs bisseux jouant les investigateurs héroïques avec autant de simplicité que de dérision. En prime, l'aspect niais de leurs répliques et l'humour lourdingue couramment prononcé par le cabotin Marino Masé prêteront à irriter le spectateur lambda insensible aux productions Z. Pour autant, cette posture grossièrement pittoresque renforce le charme naïf, le second degré de l'entreprise "low-cost" conçue pour divertir l'aficionado d'une horreur à la fois crapoteuse et incongrue. Ainsi, les scènes gores spectaculaires font mouche de par leur aspect artisanal à dépeindre sans complexe les boyaux fraîchement fumés des victimes moribondes, quand bien même l'apparition finale du fameux cyclope impressionne franchement par son aspect éminemment délétère, visqueux, viscéral ! Face à cette icone monstrueuse résolument glauque, et grâce à un habile montage et à la conviction des protagonistes transis d'émoi, Luiggi Gozzi parvient à nous immerger dans un cauchemar malsain lors de son dernier quart-d'heure. Un point d'orgue homérique et hypnotique (dans le sens diégétique) rehaussé d'FX artisanaux étonnamment convaincants si bien que l'on se surprend de sa vigueur réaliste.


L'invasion vient de Mars
Classique bisseux des années 80 au pouvoir de fascination morbide inextinguible, Contamination  préserve son attrait bonnard en jouant principalement sur l'effet "révulsif/appréhensif" de l'oeuf extraterrestre aussi blafard que méphitique. L'aspect verdâtre de sa physionomie s'exacerbant au tempo d'une respiration gutturale imprégnant toute la pellicule. Et les Goblin de parachever ces intonations macabres idoines parmi l'impact entêtant d'un score électro imprimé dans toutes les mémoires !

* Gaïus
03.08.18. 7èx
29.07.13. 

Luigi Cozzi

PARASITE

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                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinematerial.com

de Charles Band. 1982. U.S.A. 1h25. Avec Cheryl Smith, Demi Moore, Cherie Currie, Vivian Blaine, Scott Thomson.

Sortie salles France: 28 Juillet 1982. U.S: 12 Mars 1982

FILMOGRAPHIECharles Band est un producteur de cinéma, réalisateur et scénariste américain, né le 27 décembre 1951 à Los Angeles.1973 : Last Foxtrot in Burbank. 1977 : Crash!. 1982 : Parasite
1983 : Metalstorm. 1984 : Trancers. 1985 : The Dungeonmaster. 1986 : L'Alchimiste. 1990 : Synthoïd 2030 (vidéo). 1990 : Meridian : Le Baiser de la Bête (vidéo). 1991 : Trancers II. 1992 : Doctor Mordrid. 1993 : Prehysteria!. 1993 : Dollman vs. Demonic Toys (vidéo). 1996 : Le Cerveau de la famille. 1997 : Mystery Monsters. 1997 : Hideous!. 1997 : The Creeps. 1999 : Blood Dolls. 2000 : NoAngels.com (vidéo). 2002 : Pulse Pounders. 2003 : Puppet Master: The Legacy (vidéo). 2004 : Dr. Moreau's House of Pain (vidéo). 2005 : Decadent Evil (vidéo). 2005 : Doll Graveyard. 2005 : The Gingerdead Man. 2006 : Petrified (vidéo). 2006 : Evil Bong. 2007 : Ghost Poker. 2007 : Decadent Evil II (vidéo). 2011 : Killer Eye: Halloween Haunt


Hit video des années 80 sous la bannière étoilée Hollywood video, Parasite est une série B modeste et peu ambitieuse comme de coutume chez l'habitué des séries Z, Charles Band. Exploité à sa sortie  salles en 3D (relief argentique à l'ancienne !), Parasite conjugue timidement science-fiction post-apo et horreur gore, faute d'un pitch étique peu embarrassé par les invraisemblances (notre héros toujours en vie après l'explosion de son estomac, il fallait oser !) et les ellipses. A savoir qu'un médecin porteur d'un terrible parasite tente de trouver un sérum pour l'annihiler. Pour cela, afin de lui prélever du sang, il doit retrouver la trace d'un autre parasite dérobé par un gang. Egaré dans une petite bourgade désertique, il tente de se débarrasser de ces loubards et d'un étrange homme en noir travaillant pour le gouvernement. C'est alors qu'il se lie d'amitié avec un tenancier et une jeune fille solitaire. Baignant dans le cadre désertique d'un climat solaire irrespirable, Parasite séduit la vue si j'ose dire auprès de l'amateur de nanars attentif au soin apporté aux décors limités, faute de son budget low-cost.


Truffé de séquences inutiles mais pour autant assez sympas et ludiques (les loubards hyper cabotins s'adonnant aux récurrentes bastons auprès des citadins), Parasite insuffle une charmante fantaisie auprès de la posture excentrique de ces antagonistes jouant les méchants avec un sérieux involontairement cocasse. Quand bien même le duo héroïque formé par Robert Glaudini (il possède un charisme longiligne saillant en dépit de sa posture inexpressive) et Demi Moore, assez convaincante en faire-valoir prévenante, parviennent à nous impliquer dans leurs enjeux de survie liés à une cause humanitaire. Et donc grâce à son aspect visuel relativement accrocheur, ces petits détails techniques délirants (les armes lasers !) et à sa foule de personnages assez cartoonesque (leur chassé-croisé vire à la loufoquerie), Parasite emporte l'adhésion. Tout du moins chez l'inconditionnel de plaisir coupable sensible à la sincérité de l'auteur respectant la série B candide avec un second degré assumé. Et pour pimenter le récit avare en surprise et au suspense timoré (la quête redondante du scientifique à retrouver le parasite meurtrier inspire pour autant un côté attachant dans sa posture atone et soumise), Charles Band procède à d'étonnants FX artisanaux pour parfaire quelques séquences chocs parfois très impressionnantes. A l'instar du parasite s'extirpant de la tête d'une victime ou d'un autre s'ôtant de l'estomac du héros (les 2 séquences étant filmées en gros plan gorasse). 


Nanar bonnard assez immersif dans sa tentative de rationaliser un univers post-apo au sein d'un contexte horrifique, Parasite tire parti de son budget précaire grâce à l'intégrité de Charles Band confectionnant une aimable petite série B d'un charme naïf étonnamment cinégénique. 

Gaïus
2èx

Box Office France: 283 141 entrées

LA FELINE

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                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Paul Schrader. 1982. U.S.A. 1h58. Avec Nastassja Kinski, Malcolm McDowell, John Heard, Annette O'Toole, Ruby Dee, Ed Begley Jr, Scott Paulin, Frankie Faison, Ron Diamond, Lynn Lowry.

Sortie salle France: 8 Septembre 1982. U.S: 2 Avril 1982

FILMOGRAPHIEPaul Schrader est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 22 Juillet 1946 à Grand Rapids (Michigan). Blue Collar: 1978. 1979: Hardcore. 1980: American Gigolo. 1982: La Féline. 1985: Mishima. 1987: Light of Day. 1988: Patty Hearts. 1990: Etrange Séduction. 1992: Light Sleeper. 1994: Witch Hunt (télé-film). 1997: Touch. 1997: Affliction. 1999: Les Amants Eternels. 2002: Auto Focus. 2005: Dominion. 2007: The Walker. 2008: Adam Resurrected.


Etrange film que cette Féline, remake (ou plutôt variation !) du chef-d'oeuvre (contrairement éthéré) de Jacques Tourneur. Car en abordant avec une certaine ambiguïté les thèmes de l'inceste et du refoulement sexuel, Paul Schrader entreprend un film fantastique à la charge érotique invariante sous l'impulsion charnelle de Nastassja KinskiIrena retrouve son frère Paul après de longues années d'absence. Passées les retrouvailles, celui-ci tente rapidement de la convaincre qu'une malédiction les unis. Spoil ! Parce que leurs ancêtres accordaient le sacrifice d'enfants à des panthères, les âmes infantiles grandissaient dans le coeur et le corps de ces félins pour peu à peu devenir des humains. Ainsi, afin d'éviter la prochaine métamorphose, le frère et la soeur devaient avoir une relation incestueuse. Fin du Spoil. Irena, déconcertée par ces révélations improbables repousse les avances de son frère. Le lendemain, une jeune prostituée est sauvagement blessée par un animal dans une chambre d'hôtel. A la vue de cette version modernisée assez trouble et sulfureuse, voir parfois  spectaculaire, le cinéaste adopte un parti-pris démonstratif à contre-emploi de son modèle de suggestion. Si bien qu'en l'occurrence les quelques scènes chocs qui jalonnent le récit s'avèrent d'un réalisme intense à contrario d'un racolage bon marché (la métamorphose, l'arrachage du bras ou l'éviscération de la panthère concoctés par de superbes FX de Tom Burman !). Quand bien même l'érotisme qui en émane est décuplé par la posture électrisante d'une Nastassja Kinski mise à nu !


Sa silhouette lascive magnétisant l'écran auprès d'une fragilité candide, d'une personnalité timorée et torturée à s'éveiller aux autres puis tenter de percer le mystère qui entoure sa filiation maudite. Car en quête identitaire et de désir sexuel, Irena est profondément troublée par les déclarations incestueuses de son frère compromis par une étrange malédiction. Quand bien même sa romance toujours plus ardente et passionnelle auprès d'un vétérinaire de zoo l'accule à passer à l'acte sexuel afin d'y perdre sa virginité. Mais à quel prix ? Tant et si bien que cette troublante relation entre eux découle sur une étrange rédemption répressive où la passion des sentiments ne peut se résoudre à les séparer. A travers ses plages fantasmagoriques stylisées accentuées de l'entêtant score de Giorgio Moroder (les images chimériques sont d'autant plus ensorcelante), La Féline fascine et séduit parmi l'élément perturbateur de l'inceste et du désir torride torride que diffuse le triangle amoureux. La présence patibulaire et équivoque du génial Malcolm McDowell (une fois de plus habité par son rôle !) renforçant le climat insolite que Schrader parvient avec élégance à mettre en images, notamment auprès de sa première partie tantôt macabre illustrant ses virées nocturnes et exactions meurtrières avec machisme condescendant (ses nuits de débauche avec de jeunes prostituées). Le second acte aussi captivant se focalise enfin vers l'initiation sexuelle d'Irena prise entre le dilemme de son instinct primitif et son amour irrépressible pour son amant. Ce qui nous vaudra d'ailleurs une originale transformation de la belle en bête avant d'osciller entre le crépuscule d'une traque urbaine et d'une ultime étreinte mélancolique.


"L'amour a fait d'elle une bête érotique". 
Troublante métaphore sur l'emprise sexuelle, réflexion sur la perte de virginité par le biais d'une angoisse du désir, de l'engagement et de la passion, La Féline transfigure le portrait névrosé d'une jeune vierge assujettie à sa malédiction ancestrale. Objet de désir et de fantasme, Natassja Kinski  irradie l'écran de sa beauté aussi bien virginale que concupiscente. Cette charge érotique constante,  son ambiance de mystère inusité et l'efficacité de son script à la fois couillu et vénéneux élevant La Féline au rang de classique du Fantastique contemporain (quasi impénétrable).

Gaïus
07/08/18. 6èx
02.07.12. 5èx

LE SANCTUAIRE

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                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site silverferox.blogspot.fr

"La Chiesa / The Church" de Michele Soavi. 1989. 1h42. Italie. Avec Barbara Cupisti, Tomas Arana, Hugh Quarshie, Giovanni Lombardo Radice, Asia Argento, Feodor Chaliapin Jr, Antonella Vitale.

Sortie salles Italie: 10 Mars 1989

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie). 1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Deux ans après s'être fait remarqué avec Bloody Bird, slasher onirique récompensé du Prix de la Peur à Avoriaz, Michele Soavi aborde cette fois-ci l'horreur gothique avec Le Sanctuaire produit par son maître influent Dario Argento. Modeste série B entièrement conçue sur l'efficacité d'un florilège d'évènements horrifico-occultes que des protagonistes tentent (infructueusement) de repousser au sein d'une cathédrale maudite, le Sanctuaire fait notamment appel au survival lors de sa seconde partie aussi fertile en péripéties morbides que Soavi met parfois en image avec stylisme pictural. Et donc si l'intrigue somme toute simpliste (à la suite d'une malédiction ancestrale, des victimes d'hérésie sont réveillés des siècles plus tard par l'inadvertance d'un bibliothécaire au sein d'une cathédrale en rénovation) n'est guère originale et s'influence même d'une certaine manière de la fameuse Forteresse Noire de Michael Mann dans le "défoulement" des forces du Mal (un plan symbolique y est d'ailleurs carrément piqué au gré d'un éclairage bleuté !), Michele Soavi, très inspiré par son récit gothique, renouvelle l'action dans de multiples trajectoires sinueuses. 


Notamment en exploitant brillamment le cadre tentaculaire, si délétère, d'une cathédrale jonchée de souterrains et pièces secrètes en proie à l'influence du Mal. Véritable pochette surprise où horreur, gore et fantastique communient avec une insolence parfois abrupte (certaines scènes chocs sont d'une verdeur viscérale), le Sanctuaire fascine et inquiète mutuellement dans son panel de situations souvent hallucinatoires si bien que les protagonistes à la merci du Mal s'avèrent impuissants à départager la réalité de la chimère. D'une recherche visuelle pléthorique (notamment auprès son prologue moyenâgeux volontiers cruel, malsain et épique lors de châtiments intentés contre des métayers sans défense !), le Sanctuaire baigne dans un délire morbide idoine sous l'impulsion du score sépulcrale (et éclectique) du groupe Goblin accompagné de Keith Emerson (illustre compositeur d'Inferno d'Argento). 


En dépit du sentiment parfois foutraque qu'insufflent certains protagonistes monomanes et de son récit fourre-tout multipliant sans modération les séquences horrifiques ou ombrageuses avec une invention parfois incongrue (une des victimes mordues par un gros poisson carnassier, une autre violée par un bouc humain), le Sanctuaire embrasse l'épouvante gothique avec souci d'immersion crépusculaire. Soavi, très impliqué dans ses travaux formels (notamment à l'aide de sa réalisation tarabiscotée ou subjective), nous offrant une forme de trip émotionnel où la fascination morbide gagne toujours plus du galon. Et si le caractère brouillon de l'intrigue avait gagné à être plus substantielle, le spectacle bigarré décuplant les incidents meurtriers mérite largement le détour si bien que Soavi y imprime sa personnalité latine avec un goût prononcé pour l'onirisme morbide.

Bruno
5èx

LE JUSTICIER DE MINUIT

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                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Ten to Midnight" de Jack Lee Thomson. 1982. U.S.A. 1h41. Avec Charles Bronson, Lisa Eilbacher, Andrew Stevens, Gene Davis, Geoffrey Lewis, Wilford Brimley, Robert F. Lyons, Bert Williams, Iva Lane, Ola Ray, Kelly Preston.

Sortie salles France: 13 Juillet 1983 (Int - 18 ans). U.S: 11 Mars 1983

BIO: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aura aborder tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont entrés au panthéon de chefs-d'oeuvre notoires. On peut citer à titre d'exemples certains de ses films les plus reconnus comme Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Yves, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une célèbre série de films d'action violents, le "vigilante movie" en compagnie de son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


Un an après le second volet d'Un Justicier dans la ville, et en attendant son 3è opus cartoonesque toujours réalisé par Michael WinnerCharles Bronson renoue avec son rôle de vindicateur meurtrier dans le Justicier de Minuit. Interdit au moins de 18 ans à l'époque de sa sortie, cette solide série B créa son p'tit effet auprès du public particulièrement friand de thriller horrifique si bien que Jack Lee Thompon (les Canons de Navarone, les Nerfs à Vif) parvient efficacement à distiller un climat d'angoisse et d'inquiétude jusqu'au dénouement d'une rare brutalité. Un psychopathe sème la terreur dans une contrée des Etats-Unis en assassinant de jeunes innocentes. Sa particularité est d'y perpétuer ses meurtres à l'arme blanche dans son plus simple appareil ! L'inspecteur Léo Kessler s'efforce de le faire coffrer quel qu'en soit les moyens mis en oeuvre.


Après les éclairs de violence expéditifs des 3 premiers opus Death WishCharles Bronson perpétue la tradition d'une justice individuelle en s'accoutrant d'un rôle de flic véreux délibéré à envoyer dans la chambre à gaz un psychopathe. Ca commence fort avec un préambule poisseux largement influencé par le slasher si bien que notre tueur entièrement dévêtu épie par la vitre d'un camping-car un couple en coït avant de les trucider de sang froid. On se surprend d'ailleurs de la verdeur des mises à mort sur les victimes sauvagement poignardées ou éventrées au couteau et auquel la tenue du tueur, dépouillée de vêtements, accentue son caractère trouble. Maîtrisant habilement son intrigue, notamment auprès du caractère attachant de ses personnages assez spontanés, Jack Lee Thompson nous dépeint ensuite une captivante enquête criminelle que l'inspecteur Leo Kessler mène avec son collègue en herbe, Paul Mc Cann afin de mettre hors d'état de nuire le tueur affublé d'un solide alibi. Tant et si bien que durant ses premiers homicides, Warren Stacey s'était entre temps réfugié dans une salle de ciné face au témoignage d'une caissière et de deux spectatrices, avant, pendant et après la projection du film. Spoil ! Alors qu'un troisième assassinat est déjà perpétré, et tandis que Mc Cann roucoule avec la fille de l'inspecteur, Kessler tente de fabriquer des preuves pour mieux compromettre son criminel. Fin du Spoil


A travers cette fraude couillue, Jack Lee Thompson aborde les pratiques illégales d'un notable inspecteur pour tenter d'annihiler fissa son criminel. A savoir, falsifier une preuve contre sa déontologie et pratiquer sans état d'âme l'oppression morale en persécutant le présumé coupable. Et les deux hommes de s'atteler au jeu mesquin du chat et de la souris avant que le détraqué ne se résigne une ultime fois à intenter à la vie d'une innocente. La traque finale de 2 rivaux culminant  Spoil ! avec le massacre de trois infirmières sauvagement poignardées dans un appartement auquel Laurie Kessler s'y était réfugiée. Un final étonnamment intense et terrifiant rehaussée d'une violence escarpée de par son réalisme sordide et la dextérité du montage. Enfin, pour parachever dans la provocation avec un goût aigre dans la bouche (suffit d'écouter le score tragique du générique de fin pour prendre conscience de l'erreur morale de Kessler !), le réalisateur poussera le bouchon un peu plus loin dans la dérogation auprès d'un épilogue radical adepte d'une violence expéditive. Fin du Spoil. Outre l'affrontement de longue haleine entre Kessler et le tueur, et la dramaturgie imparable du récit résolument horrifique lors de sa 1ère et dernière partie d'un réalisme tranchant, le Justicier de Minuit est d'autant mieux scandé d'une partition pop/disco typique des eighties.


Réalisé avec une solide efficacité de par son rythme calibré, son concept incongru (un tueur entièrement nu au moment de ses exactions) son suspense aussi haletant qu'inquiétant et sa plaidoirie imputée aux droits juridiques du présumé coupable, Le Justicier de Minuit aborde le psycho-killer de manière aussi brutale que finalement réactionnaire (le flic perdant son sang-froid lors d'une ultime seconde de bravade). Le charisme terriblement magnétique de notre irrévocable Charles Bronson  se disputant l'autorité parmi l'ombrageux Gene Davis en tueur gynophobe inoubliable (notamment auprès de sa posture rigide contrastée de muscles d'airain) s'affrontant à travers une psychologie viciée, perfide et insidieuse. Si bien que sa morale douteuse militant sans vergogne pour l'auto-défense fera une fois encore jaser (ou mieux, fantasmer) une frange du public déjà bien ébranlé par cette inhabituel condensé de Vigilante movie et de Psycho-killer poisseux. Et pour la génération 80, sachez que le spectacle superbement mené n'a pas pris une ride, notamment auprès de sa puissance atmosphérique surfant avec le malsain !  

P.S: A noter la courte apparition de la chanteuse Jeane Manson dans le rôle d'une prostituée ! (poitrine dénudée à l'appui s'il vous plait !)

* Bruno
09.08.18. 5èx
20.03.12

MEURTRES A LA ST-VALENTIN. Uncut Version.

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                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cultreviews.com

"My Bloody Valentine" de George Mihalka. 1981. Canada. 1h33 (Uncut). Avec Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck, Keith Knight, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy, Rob Stein, Thomas Kovacs, Terry Waterland, Carl Marotte...

Sorti en France le 10 Mars 1982. U.S.A: 11 Février 1981.

FILMOGRAPHIE: George Mihalka (1953 en Hongrie - ) est un réalisateur et producteur québécois.    
1980 : Pick-up Summer, 1981 : Meurtres à la St-Valentin (My Bloody Valentine) 1982 : Scandale, 1983 : Le Voyageur (The Hitchhiker) (série TV) 1985 : The Blue Man (TV) 1986 : Adventures of William Tell (TV)1988 : Hostile Takeover, 1987: Midnight Magic, 1988 : Le Chemin de Damas, 1988 : Crossbow (série TV) 1989 : Straight Line, 1990 : Wish You Were Here (série TV) 1991 : The Final Heist (TV) 1992 : Scoop (série TV) 1992 : Psychic, 1993 : La Florida, 1994 : Relative Fear, 1995 : Bullet to Beijing, 1995 : Deceptions II: Edge of Deception, 1996 : Windsor Protocol (TV) 1996 : L'Homme idéal, 1998 : Thunder Point (TV) 1999 : Omertà - Le dernier des hommes d'honneur (série TV) 2000 : Haute surveillance (série TV) 2000 : Dr Lucille - La remarquable histoire de Lucille Teasdale (Dr. Lucille) (TV) 2001 : Watchtower, 2001 : "Undressed" (1999) TV Series, 2002 : Galidor: Defenders of the Outer Dimension (série TV) 2005 : Charlie Jade (série TV) 2005 : Les Boys IV.

                                         

Sorti en pleine vogue du slasher natif d'Halloween et de Vendredi 13Meurtres à la St-Valentin s'attelle à l'académisme pour emprunter le schéma du film de Sean S. Cunningham. Là encore, le succès en salles est au rendez-vous à la surprise générale des créateurs si bien que Meurtres à la St-Valentin sort en version tronquée de ses effets sanglants partout dans le monde alors que sa réputation d'honnête psycho-killer va gentiment accroître au fil des ans. Tant en France qu'Outre-Atlantique, ce sympathique whodunit n'eut jamais l'honneur de voir le jour dans sa version rigoureusement intégrale. Chose réparée aujourd'hui chez nos voisins ricains à l'occasion de ses sorties Dvd et Blu-ray certifiée Uncut ! Le jour de la St-Valentin, lors d'un bal local, cinq mineurs se retrouvent coincés dans leur carrière à la suite d'une violente explosion. Seul, un survivant, Harry Warden, est parvenu à s'extraire des décombres. Depuis, chaque année, il décide de se venger des jeunes étudiants qui auront l'audace de renouveler la fête des amoureux durant la sauterie promotionnelle. Lorsque l'on assiste pour la première fois à la version non censurée de Meurtres à la St-Valentin, on est heureux de constater avec une certaine stupeur la teneur malsaine de ces homicides graphiques !


Les nombreux meurtres qui émaillent l'intrigue s'avérant incisifs dans leur violence gore, non exempts d'inventivité dans l'art et la manière de décimer la prochaine victime ! Pioche perforant un sein ou un gosier, femme empalée par la bouche d'un robinet, écorchement d'un coeur bien frais, pratique de cannibalisme, tranchage de bras en guise d'épilogue sardonique, tête vivante ébouillantée dans une marmite ou transpercée de clous, et enfin corps brûlé dans une lessiveuse ! Grâce à cette surenchère épique au stylisme morbide, Meurtres à la St-Valentin se pare d'une texture autrement plus insolente  ! Par cette occasion, on se rend compte que parfois un métrage bénéficie d'un ton racoleur pour rendre l'aventure plus sombre et délétère, de manière aussi à accentuer la crainte redoutée du tueur, faute de sa cruauté ostentatoire. En dehors de l'aspect fun des FX artisanaux, on retrouve les clichés habituels du slasher avec son meurtrier exterminant de manière méthodique une victime tous les quarts d'heure ! Notamment la caricature émise aux étudiants stéréotypés, du dragueur insolent au plaisantin farceur, de l'aguicheuse au rondouillard médiateur, du flic protecteur au fameux tenancier sollicité à mettre en garde tous ces garnements risquant un grave danger.

                                         

Malgré tout, ces protagonistes s'avèrent moins superficiels que de coutume même si une sirupeuse amourette entre trois amants viennent légèrement ternir l'esprit mature de leur posture héroïque (notamment si je me réfère à sa dernière partie claustro). Durant les 2/3 du récit, le cheminement balisé ne fait donc que dépeindre les réunions amicales et étreintes amoureuses de nos jeunes étudiants pendant qu'un tueur les décimera un à un lors d'exactions grands-guignolesques. Quand bien même ses 38 dernières minutes, plus vigoureuses dans son suspense haletant, confinera l'essentiel de l'action dans l'environnement opaque d'une ancienne mine. Une dernière partie atmosphérique car utilisant judicieusement ses corridors lugubres à l'ambiance inquiétante tout en distillant un suspense latent. L'aspect patibulaire du meurtrier n'est point à négliger si bien qu'il diffuse ajoute un charme singulier à son accoutrement vestimentaire  (alors qu'il aurait pu sombrer dans le ridicule !). Affublé d'une combinaison de mineur, d'un casque de lampiste sur la tête et d'un masque à gaz constamment imposé sur son visage, sa présence obscure nous inspire fascination et révolte, notamment de par sa détermination si fourbe à décimer un à un tous les étudiants en liesse.


Réalisé sans génie particulier mais honnêtement troussé et efficace si bien que l'action rebondit agréablement lors de sa dernière partie confinée dans un huis-clos caverneux, Meurtres à la St-Valentin mérite l'attention des fans, aussi mineur soit-il ! (jeu de mot à l'appui !). Quand bien même ses effets-gores audacieux dans la version Uncut vont permettre d'y insuffler une aura malsaine étonnamment couillue ! Enfin, le concept inédit d'ironiser sur la fête sirupeuse des amoureux est savoureusement détourné au profit d'un humour noir caustique (rictus outrancier à l'appui en guise de clin d'oeil morbide). 

Bruno
10/08/18
19.03.11 (382 vues)

UNE SI GENTILLE PETITE FILLE

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                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site gigglepedia.com

"Cauchemares/Cathy's Curse" de Eddy Matalon. 1977. France/Canada. 1h31. Avec Alan Scarfe, Randi Allen, Dorothy Davis, Beverly Murray, Sylvie Lenoir, Roy Witham.

Sortie salles France: 3 Août 1977. Canada: 30 Juillet 1977

FILMOGRAPHIEEddy Matalon est un producteur, réalisateur et scénariste français, né le 11 septembre 1934 à Marseille. 1954 : À propos d'une star. 1966 : Le Chien fou. 1968 : Quand la liberté venait du ciel. 1968 : Spécial Bardot. 1970 : L'Île aux coquelicots coréalisé avec Salvatore Adamo. 1970 : Trop petit mon ami. 1975 : La Bête à Plaisir sous le pseudonyme de Jack Angel. 1977 : Une si gentille petite fille. 1978 : Teenage Teasers. 1978 : Black-Out à New York. 1979 : Brigade mondaine: La secte de Marrakech. 1980 : T'inquiète pas, ça se soigne. 1983 : Prends ton passe-montagne, on va à la plage. 1993 : Deux doigts de meurtre. 1994 : De Serge Gainsbourg à Gainsbarre de 1958 - 1991.


Production franco-canadienne réalisée par un cinéaste de seconde zone originaire de Marseille (on lui doit d'ailleurs le sympathique et oublié New-York Blackout et quelques comédies franchouillardes au rabais), Une si gentille petite fille se fit connaître auprès des vidéophiles lors de son exploitation Vhs à l'orée des années 80. Editée par VIP, sa jaquette locative à l'illustration maléfique accrocheuse m'ayant d'ailleurs beaucoup fasciné durant mes premiers pas au vidéo du coin. Série B au budget limité surfant sur les succès de l'Exorciste et la Malédiction, l'intrigue relate la possession démoniaque d'une fillette après avoir découvert une poupée au fond d'un grenier. Venant d'emménager avec ses parents dans une vétuste demeure au passé tragique (le beau-père de sa mère et la fille de celui-ci périrent dans un incendie à la suite d'un accident de voiture), Cathy possède la faculté de déclencher des forces surnaturelles en intentant à la tranquillité de sa mère dépressive, d'un vieillard geôlier et d'une medium. Les forces démoniaques s'enchaînant autour d'eux dans une série d'humiliations, d'hallucinations et d'incidents criminels. 


En dépit d'un pitch minimaliste sans surprise exploitant à tout va nombre de péripéties grand-guignolesques, et du manque de cohérence de certains personnages (particulièrement la mère borderline parfois difficilement convaincante lorsqu'elle assiste aux pouvoirs occultes de sa fille), Une si gentille petite fille dégage pour autant un charme horrifique assez glauque (à l'instar de cette fameuse situation d'ébriété que le vieillard encaisse dans une série d'épreuves hallucinatoires). Son climat inquiétant et sa partition musicale aussi lugubre qu'atmosphérique appuyant l'aspect délétère de ce cas d'enfant diabolique que la petite Randi Allen retransmet avec un charisme assez magnétique. On peut d'ailleurs s'amuser de son insolence effrontée et de ses réparties grossières lorsqu'elle se met à insulter son entourage dans un esprit de provocation goguenard. Eddy Matalon se chargeant de cumuler ses exactions à rythme assez métronomique pour rendre le récit constamment divertissant, à défaut d'originalité narrative.


Prioritairement réservé à la génération 80 ayant été bercée par sa location Vhs, Une si gentille petite fille demeure un sympathique plaisir coupable, aussi mineur et facile soit son parti-pris racoleur. Outre quelques séquences saugrenues gentiment réussies (alors que d'autres effleurent parfois le ridicule sous l'impulsion d'une bande-son outrancière), on retient surtout le visage angélique de Randi Allen (assez dérangeante dans sa trouble innocence bafouée) et son ambiance horrifique malsaine symptomatique des années 70. Ses défauts précités lui ajoutant d'ailleurs un charme naïf assez attachant. 

Bruno
13.08.18. 3èx
25.11.16. 208 vues

UPGRADE

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                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Leigh Whannell. 2018. U.S.A. 1h40. Avec Logan Marshall-Green, Betty Gabriel, Harrison Gilbertson, Richard Anastasios, Rosco Campbell, Richard Cawthorne.

Sortie salles France: Inconnue. Australie: 14 Juin 2018. U.S: 1er Juin 2018

FILMOGRAPHIE: Leigh Whannell est un réalisateur, scénariste et producteur australien né le 17 Janvier 1977 à Melbourne, Victoria. 2015: Insidious 3. 2018: Upgrade.


Si Leigh Whannell se fit connaître avec son premier essai, l'inoffensif Insidious 3 (ça n'engage que moi), il vient sacrément de redresser la barre en terme d'originalité, voir même de novation avec Upgrade. Tant et si bien qu'il vient d'inventer le "cyber vigilante-movie" avec autant de dérision caustique que de réalisme hardcore (les quelques séquences gores qui parsèment la vendetta s'avèrent incroyablement percutantes par le biais d'FX optimaux). Car à travers le schéma canonique d'une banale histoire de vengeance (à la suite d'une agression l'ayant rendu tétraplégique et après avoir assisté à l'assassinat de sa femme, Grey décide de se venger avec l'aide d'un savant lui ayant transplanté une puce informatique douée d'intelligence et de fonction motrice dans sa colonne vertébrale), Leigh Whannell ne cesse de renouveler l'action avec une inventivité jouissive. Alternant l'intensité dramatique d'une 1ère partie au réalisme poignant et la fulgurance d'images surréalistes d'une avancée technologique, Upgrade crédibilise son univers dystopique pas si éloigné de Blade Runner (certains panoramas urbains nous le rappellent, et ce même si les moyens sont ici largement plus discrets et limités).


Ainsi, le cheminement criminel du justicier s'avère non seulement constamment captivant (il est habité d'une voix informatique lui dictant ses faits et gestes et aiguillant son corps doué de vélocité tout en l'incitant à mieux anticiper ses prochaines actions) mais il s'enrichit en prime d'une enquête policière afin de retrouver le véritable responsable d'un mystérieux contrat. Upgrade abordant les thématiques si inquiétantes de l'intelligence informatique, des univers virtuels (se confiner dans la fantaisie parce que la vie réelle, déshumanisée, est devenue un fardeau) et surtout de la fusion entre l'homme et la machine (façon Robocop, voir plus précisément Tetsuo) sous couvert de divertissement alarmiste. A l'instar de son étonnant épilogue d'une audace nihiliste qui risquera sans doute de déplaire à une frange de spectateurs trop habitués à la convenance du happy-end. Au niveau du casting, outre la photogénie d'un méchant chafouin assez détestable, on retrouve avec bonheur l'excellent Logan Marshall-Green (sosie de Tom Hardy auquel il serait bien capable de lui voler la vedette un jour futur !) dans celui d'une victime vindicative se fondant dans le corps d'un humanoïde avec une gestuelle habilement irrégulière. Et si ses premières confrontations musclées semblent effleurer sur le moment le ridicule, le caractère jouissif de ces techniques de combat et surtout son profil de "cyber humain" expérimental parviennent au final à nous convaincre grâce à l'ingénieux alibi d'une intelligence informatique en voie d'indépendance.


"Quand l'homme devient machine, et vice-versa."
Mené sans temps mort au fil d'une investigation crépusculaire semée d'éclairs de violence tranchés, Upgrade détonne diablement dans sa combinaison d'action gore et d'enquête policière nous alarmant en background sur les dangers d'une cyber-intelligence (et des loisirs virtuels) en ascension d'asservissement. Un thriller d'anticipation rondement mené donc si bien que Leigh Whannell s'avère particulièrement inspiré dans sa fonction de visionnaire défaitiste et que Logan Marshall-Green porte le métrage sur ses épaules, entre pugnacité orgueilleuse et humanisme torturé en perdition morale. 

* Bruno

THE KEEPING HOURS

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                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Karen Moncrieff. 2018. U.S.A. 1h35. Avec Lee Pace, Carrie Coon, Sander Thomas, Ray Baker, Amy Smart, Julian Latourelle, Ana Ortiz co.

Sortie salles U.S: 24 Juillet 2018 (vod)

FILMOGRAPHIE: Karen Moncrieff est une réalisatrice, scénariste, productrice et actrice américaine, né le 20 Décembre 1963 à Sacramento, Californie. 2018: Escaping the Madhouse: The Nellie Bly Story (téléfilm).  2018: The Girl in the Bathtub (téléfilm).  2018: 13 Reasons Why (TV Series) (2 episodes).  2018: The Quad (série TV: 1 episode). 2017: The Keeping Hours. 2014: Les enfants du péché: Nouveau départ (Téléfilm). 2013 The Trials of Cate McCall.  2006: The Dead Girl. 2004 Touching Evil (série TV). 2003: Six feet under (série TV: 1 episode). 2002: Blue Car.


Synopsis: Après avoir divorcé, un couple tente de se reconstruire grâce au témoignage du fantôme de leur jeune fils disparu tragiquement 7 ans plus tôt dans un accident de voiture. 

Si un second visionnage s'avère tout à fait dispensable et que l'émotion s'y perd en cours de route, faute d'une intrigue sans véritable surprise (notamment au niveau de son final dramatique d'une intensité atone), The Keeping Hours est un honnête DTV jouant la carte de l'intimisme mystique  avec sobriété et sensibilité. On apprécie donc à travers ce parti-pris infiniment prude (absence de tension éprouvante et d'esbroufe horrifique au profit du drame psychologique) le jeu dépouillé du couple Lee Pace / Carrie Coon assez convaincant dans leur désagrément moral en quête de rédemption. Enfin, les fervents catholiques devraient beaucoup apprécier son message spirituel résolument optimiste, pour ne pas dire lénifiant.

* Bruno

PIRANHAS 2, LES TUEURS VOLANTS

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                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdtoile.com

"Piranha Part Two: The Spawning" de James Cameron et Ovidio G. Assonitis (non crédité). 1981. U.S.A/Hollande/Italie. 1h35. Avec Tricia O'Neil, Steve Marachuk, Lance Henriksen, Ricky Paull Goldin

Sortie salles France: 5 Janvier 1983 (Int - 13 ans). U.S: 5 Novembre 1982. Italie: Décembre 1981.

FILMOGRAPHIE: Ovidio Gabriel Assonitis est un homme d'affaires, scénariste, réalisateur et producteur indépendant, né le 18 janvier 1943. 1974 : Beyond the Door (co-réalisé avec Robert Barrett, scénariste). 1977 : Tentacules. 1979 : The Visitor. 1981 : Desperate Moves. 1981 : Piranha 2 : Les Tueurs volants (co-réalisé avec James Cameron, co-scénariste).
James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada). 1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.


Si on excepte 2/3 séquences gores timidement sympas (avec une touche latine pour les gros plans sur les chairs déchiquetées), ses FX plutôt convaincants et un cadre édénique radieux (une station balnéaire jamaïcaine), il n'y a rien à sauver de ce naufrage aquatique d'une platitude exaspérante. Un navet démanché auquel James Cameron et Ovidio G. Assonitis s'y sont disputés la réalisation avec une inspiration en berne. Quand au scénario étique et son concept saugrenu, on ne peut que se lamenter de ses fariboles un brin décomplexées (seconds-rôles ballots en sus pour tenter d'amuser la galerie). En revanche, sa splendide affiche continue de nous faire fantasmer !

* Bruno
3èx

MUTANT. Grand Prix du Public, Prix des Effets-Spéciaux au Rex de Paris.

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                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site lesineditsvhs.blogspot.com

"Forbidden World" d'Allan Holzman. 1982. U.S.A. 1h17 (1h22, Director's Cut). Avec Jesse Vint, Dawn Dunlap, June Chadwick, Linden Chiles, Fox Harris. Produit par Roger Corman.

Sortie salles France: 15 Décembre 1983

FILMOGRAPHIEAllan Holzman est un réalisateur, monteur, producteur, scénariste américain né en 1946 à Baltimore, Maryland, U.S.A. 1982: Mutant. 1985: Out of Control. Grunt ! The Wrestling Movie. 1987: Programmed to kill. 1991: Intimate Stranger (télé-film). 1996: Survivors of the Holocaust (télé-film). 1998: Old Man River. 2002: Sounds of Memphis (télé-film). 2003: JonBenet Messages from the Grave. 2004: Invisible Art/Visible Artists. 2007: Gullah. 2009: C-C-Cut. 2009: My Marilyn. 2010:  Invisible Art/Visible Artists. 2011: Sheldon Leonard's Wonderful Life.


1980 / 1981, Contamination et Inseminoid se disputent successivement la mise sur les écrans afin de concurrencer le succès de Ridley ScottAlien. En 1981, Roger Corman, déjà producteur de la très sympathique Galaxie de la terreurrenoue avec la science-fiction horrifique en recrutant un jeune réalisateur néophyte, Allan Holzman. Présenté au Festival du film fantastique de Paris, Mutant remporte au final le Grand Prix du Public et celui des Effets-spéciaux, quand bien même au fil des ans, cette série B au budget limité et incarnée par des acteurs de seconde zone va rapidement gagner la ferveur du public au point de le sacrer meilleur ersatz d'Alien Dans une galaxie lointaine, très lointaine... A bord d'un vaisseau spatial, une équipe de scientifiques tentent de combattre un métamorphe carnivore, fruit de leurs expériences douteuses pour préserver la Terre de la famine. Changeant d'apparence corporelle au fil de son évolution, le spécimen Subject 20 devient de plus en plus hostile envers ses accueillants alors que les cadavres s'amoncellent sans répit.


Revoir Mutant quelques décennies plus tard dans une version HD immaculée relève d'une aubaine inespérée tant cette production intègre accumule généreusement les situations cauchemardesques avec une fulgurance formelle ensorcelante. Et donc comment réussir une production fauchée par le biais d'un scénario éculé, qui plus est incarné par des acteurs cabotins à la trogne charismatique ? Melting-pot de références empruntées aux succès horrifiques des années 70 et 80, Mutant séduit sans modération à travers un cache-cache insolent entre une équipe de scientifiques au rabais et un monstre hybride tapi dans les corridors de leur cocon spatial. Avec peu de moyens donc, Allan Holzman  réussit l'exploit de transfigurer son métrage tant et si bien que rien n'est laissé au hasard dans son souci du détail aussi bien technique que visuel. Tant auprès de sa photo bigarrée tout droit sorti d'une BD indocile, de ces têtes d'affiche irrésistiblement stéréotypées, de ces décors futuristes évocateurs, de sa partition entêtante au synthé (transcendant au passage un superbe clip d'étreinte lubrique) que de ses effets gores très soignés déployant toujours plus de séquences hard à faire rougir  nos artisans transalpins. Arrosez le tout d'une ambiance davantage glauque, eu égard de la menace grandissante du métamorphe affamé de chair humaine, et vous obtenez un trépidant survival futuriste qu'une poignée de scientifiques tentent de déjouer avec une sobriété aimablement cocasse.


Ainsi, si le scénario prosaïque n'invente rien, la mise en scène à la fois maladroite et inspirée réussit le prodige de scander chaque situation de danger avec un goût pour la provocation d'une horreur parfois scabreuse (l'idée démentielle d'exterminer la créature à l'aide de cellules cancéreuses, il fallait oser !). Et donc à travers son rythme vigoureux oscillant action, érotisme léché et horreur gorasse  sous l'impulsion de protagonistes bonnards enchaînant les bourdes, Mutant amuse la galerie sans  lâcher prise ! Et pour parachever, le final complètement incongru fait office d'anthologie lorsque le  chercheur azimuté (mon personnage attitré de par sa verve que de ses gesticulations à grossir le trait de sa caricature !) Spoil ! se sacrifie afin d'annihiler le monstre. Par conséquent, atteint d'une tumeur inopérable, ce dernier sollicitera l'un de ces adjoints de lui éventrer l'estomac (sans anesthésie s'il vous plait !!!) afin de lui soutirer son cancer pour le bazarder dans la gueule du métamorphe ! Une séquence ubuesque hallucinée générant autant le dégoût par son gore crapoteux que l'hilarité pour son sarcasme aléatoire ! Fin du Spoil.


Condensé de science-fiction horrifique exploitant lestement les grands succès de l'époque (même Star Wars y est singé en prologue !), Mutant demeure le prototype idéal de la série B du samedi soir. De par son attachant casting entouré de comédiennes dénudées (anciens modèles du mag Penthouse !), son gore décomplexé et ses péripéties débridées toujours plus folingues ! On est d'autant plus sensible à sa beauté plastique un brin baroque si bien qu'Allan Holzman est parvenu avec autant d'habileté que de savoir-faire à nous dépayser à travers une scénographie stellaire de bric et de broc. Bref, pétri d'affection pour le genre, Mutant est un amour de série B comme on n'en fait plus à l'ère du tout numérique ! 

* Bruno
17.08.18. 4èx
27.01.12. (387 vues)

La Chronique de la Galaxie de la Terreurhttp://brunomatei.blogspot.fr/…/la-galaxie-de-la-terreur.ht…
La Chronique des Monstres de la Merhttp://brunomatei.blogspot.fr/…/06/les-monstres-de-la-mer.h…

RécompensesGrand Prix du PublicPrix des Effets-Spéciaux au festival du film fantastique au Rex à Paris en 1982.

JERSEY AFFAIR

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                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Beast" de Michael Pearce. 2017. Angleterre. 1h47. Avec Jessie Buckley, Johnny Flynn, Geraldine James, Shannon Tarbet, Trystan Gravelle.

Sortie salles France: 18 Avril 2018. Angleterre: 27 Avril 2018

FILMOGRAPHIEMichael Pearce est un réalisateur et scénariste anglais.
2017: Jersey Affair.


Superbe drame psychologique transplanté dans le cadre du thriller, Jersey Affair nous relate une romance vitriolée où la passion des sentiments se chevauche parmi l'appréhension du doute, de la colère et du désarroi. Issue d'une famille autoritaire, Moll profite de sa rencontre amoureuse avec le jeune marginal Pascal pour fuir le cocon. Alors que des meurtres en série ont lieu dans la région, les soupçons se reportent rapidement sur Pascal depuis son casier judiciaire à sinistre réputation. Pour une première mise en scène plutôt maîtrisée, Michael Pearce surprend beaucoup par sa faculté à instiller une atmosphère diaphane autour de deux amants communément épris de sentiments mais peu à peu gagnés par la crainte de l'échec suite à la potentielle culpabilité de celui-ci. Prenant beaucoup de soin à magnifier un superbe portrait de femme écorchée, faute de sa famille condescendante et surtout de son passé perturbé (sa violente agression commise contre une de ses camarades de collège), Michael Pearce compte sur le jeu dépouillé de l'étonnante Jessie Buckley pour exacerber sa fébrilité ambivalente.


D'une beauté naturelle singulière auprès de sa rousseur et de son regard indicible, elle parvient à enrichir l'intrigue de par son indépendance pugnace à tenter de démêler le vrai du faux au moment d'y supporter les sermons de son entourage. Car outre l'expectative d'identifier le vrai coupable (et ce jusqu'aux toutes dernières minutes riches en rebondissements successifs), le réalisateur radiographie son portrait fragile sous couvert de l'intolérance d'une population réactionnaire adepte des préjugés. Superbement photographié autour des paysages ouatés d'une nature aphone, Jersey Affair distille une vénéneuse atmosphère d'inquiétude et d'amertume autour des échanges sentimentaux des amants en perdition. On peut également compter sur le jeu inévitablement équivoque de Johnny Flynn se fondant dans le corps d'un marginal braconnier à la fois discret, laconique et empathique, mais aussi instable, voir même violent. Tant auprès de l'entourage local lorsqu'il s'y montre un peu trop menaçant que de sa compagne éperdue se rattachant pour autant sur la valeur de la confiance afin de se préserver contre les esprits contradictoires.


Atmosphérique, envoûtant, cruel et désespérément noir, Jersey Affair nous évoque avec une intensité toujours plus dramatique la sombre romance de deux marginaux exclus de la société et du cocon familial. Un couple introverti qui plus est discrédité par toute une population, et donc communément contraint de se battre contre leur propre morale afin de ne pas céder au Mal. Ou plutôt afin de ne pas réveiller la bête qui est en soi ! Les démons du passé étant difficilement gérables et oubliables faute de pulsions de haines incontrôlées. Une oeuvre forte et douloureuse, remarquable de dimension psychologique scabreuse, et donc éludé de tout manichéisme!

* Bruno

LA FETE EST FINIE. Salamandre d'Or, Festival du film à Sarlat.

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de Marie Garel-Weiss. 2017. France. 1h33. Avec Zita Hanrot, Clémence Boisnard, Michel Muller, Christine Citti, Marie Denarnaud, Pascal Rénéric.

Sortie salles France: 28 Février 2018

FILMOGRAPHIE: Marie Garel-Weiss est une réalisatrice, actrice et scénariste française.
2017: La Fête est finie.


Passé inaperçue à sa sortie salles, la Fête est finie est la première oeuvre indépendante de la réalisatrice Marie Garel-Weiss traitant du thème de la toxicomanie sans pathos ni sinistrose. J'insiste fissa à prévenir les indécis qui soupçonneraient avoir affaire à un énième drame social se fourvoyant dans les bons sentiments et les conventions sur un sujet aussi tabou et rebattu. Le métrage parfaitement maîtrisé privilégiant l'hyper vérisme d'un cadre thérapeutique auquel les seconds-rôles aussi criants de vérité que les héroïnes cultivent une émotion névralgique tantôt poignante, à contre emploi du pessimisme outrancier. Décrivant le parcours ardu de deux filles toxicomanes comptant sur leur solidarité amicale afin de d'extraire de leur assuétude au sein d'un centre de désintoxication, La Fête est finie provoque une émotion candide sous l'impulsion névrosée du duo Zita Hanrot / Clémence Boisnard communément habitées par leurs postures d'écorchées vives. Zita Hanrot  incarnant avec plus de retenue et de maturité une fille sentencieuse au tempérament contre-intuitif, quand bien même sa partenaire Clémence Boisnard crève l'écran lors de ses interventions spontanées en toxicomane instable et rebelle, en quête éperdue de sens existentiel et de fureur de vivre.


A travers leurs caractères contradictoires émaillés de prises de bec, de réconciliation,  de désillusion mais aussi de joie de vivre, d'espoir et de pugnacité, Marie Garel-Weiss nous entraîne dans un tourbillon d'émotions la plupart du temps délicates. Cette dernière n'appuyant donc jamais sur la corde sensible (j'insiste) afin de rendre dignement hommage à ces toxicomanes sur le fil du rasoir mais pour autant assez déterminés dans leur désir de s'extraire d'une sordide routine, aussi indécises et fébriles soient leurs projets et décisions. On peut d'ailleurs relever certaines séquences fortes, aussi concises soient-elles, lorsque Sihem et surtout Céleste éprouvent en intermittence un manque psychologique difficilement gérable dans leur centre d'une discipline drastique. Leur cheminement bipolaire alternant le chaud et le froid avec une appréhension parfois inquiétante eut égard de leur humeur versatile et de leur furieux désir d'émancipation (surtout Céleste réfractaire à être exploitée en ouvrière). Et donc si la narration déjà vue n'accorde que peu de surprises (bien que l'esprit le plus résilient n'est pas celui que l'on croit au départ), la personnalité intègre de l'auteur et la force d'expression des deux comédiennes transcendent les facilités. Notamment à travers le pilier d'une redoutable histoire d'amitié de prime abord pointée du doigt par le corps thérapeutique mais finalement fructueuse eu égard de son dénouement précaire pour autant conciliant.


Que la fête commence !
Dirigeant admirablement ses comédiennes juvéniles mises à nu face à une caméra jamais voyeuriste, Marie Garel-Weiss nous livre dans son parti-pris optimisme un témoignage documenté sur la toxicomanie. A savoir, dresser sobrement les profils hétéroclites de malades quasi incurables animés par une étincelle de vie à arpenter un parcours du combattant, aussi endurant soit leur ultime périple. Doublé d'une superbe histoire d'amitié où pointe la tolérance du saphisme, La Fête est Finie se clôt magistralement sur la tendresse de deux sourires complices avec une acuité musicale capiteuse. Tant et si bien que cette dernière image, incandescente, aphone, candide, nous transperce  le coeur et la mémoire dans la pureté de leur lueur sentimentale. 

A Pascal et Poto...

* Bruno

Récompenses:
Salamandre d'or, Prix du Public, Double prix d'interprétation Féminine
Festival de Sarlat / Festival de Saint Jean de Luz

L'EMPRISE DES TENEBRES

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                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The Serpent and the Rainbow" de Wes Craven. 1988. U.S.A. 1h38. Avec Bill Pullman, Cathy Tyson, Zakes Mokae, Paul Winfield, Brent Jennings, Conrad Roberts.

Sortie salles France: 11 Mai 1988. U.S: 5 Février 1988

FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes"Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio, décédé le 30 Août 2015. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.


Dans les croyances vaudou, le serpent symbolise la terre et l'arc en ciel le paradis.  Les créatures qui vivent entres les deux vivent, puis meurent. L'homme, dôté d'une âme, peut-être piégé dans un univers impitoyable où la mort n'est qu'un début. L'histoire qui suit s'inspire de faits réels. 

On a beau juger Wes Craven comme un réalisateur inégal capable du meilleur comme du pire, il nous aura tout de même légué une poignée de perles décoiffantes dont l'Emprise des Ténèbres se porte en digne étendard. Car il s'agit probablement selon mon jugement de valeur de son oeuvre la plus aboutie et maîtrisée, la plus trouble et terrifiante (avec peut-être les Griffes de la nuit auquel il entretient quelques points communs, telle cette démarche oscillatoire de cauchemar et de réalité). Tiré d'une histoire vraie, aussi improbable que puisse paraître son concept incongru, l'Emprise des Ténèbres gagne en force dramatique et climat terrifiant au fil d'une investigation endurante qu'un anthropologue obtus s'efforce d'achever afin d'obtenir une poudre ayant le pouvoir de ressusciter un mort. Car ce produit, la tétrodotoxine, pourrait être autrement fructueux entre de bonnes mains afin de sauver des vies lors d'opérations anesthésiques. Sachant qu'aux Etats-Unis 40 000 à 50 000 personnes meurent chaque année sur la table d'opération. Non pas à cause de l'intervention mais faute du choc anesthésique ! Après des études poussées, cette poudre pourrait donc sauver 50 000 vies rien qu'aux Etats-Unis s'exclamera un représentant pharmaceutique ! Abordant le thème sulfureux de la magie noire du Vaudou avec un réalisme étonnamment documenté (notamment au niveau des composants de la poudre à Zombies, de la religion haïtienne et de son contexte politique dictatorial en compromis avec une police véreuse), Wes Craven s'avère sacrément inspiré pour nous entraîner dans une descente aux enfers tropicale (décors naturels tantôt édéniques, tantôt oniriques auprès d'une nécropole ornementale) toujours plus méphitique.


Dans la mesure où je me réfère au cheminement moral de l'anthropologue ne parvenant plus à distinguer la réalité de ses hallucinations. Wes Craven utilisant judicieusement le surnaturel vaudou par le biais de visions horrifiques aussi bien dérangeantes que terrifiantes que la victime endure dans sa condition humaine et zombie (notamment l'incroyable séquence de claustration au fin fond d'un cercueil !). Et ce même si on peut déplorer un ultime rebondissement horrifique aussi vain que grotesque à renchérir dans l'horreur festive. Mais c'est bien là le seul reproche que j'appliquerai à cette passionnante intrigue tant Wes Craven, en pleine possession de ses moyens, maîtrise à merveille appréhension et commotion (notamment durant l'agression d'un dîner dandy) avec un réalisme perturbant (les tortures inquisitrices, si viscérales, que perpétue la police lors d'interrogatoires forcés !). Quand au casting 3 étoiles, on y côtoie l'incroyable charisme patibulaire de Zakes Mokae en leader bicéphale sans vergogne, la ravissante Cathy Tyson en faire-valoir sentimentale ou encore l'excellent  Brent Jennings en margoulin sournois faussement avenant mais au terme loyal et solidaire. Mais c'est bel et bien Bill Pullman qui rafle la mise avec sa spontanéité burnée eu égard de ses prises de risques résolument suicidaires auprès de ses enjeux à la fois héroïques et cupides si j'ose dire (celui d'exporter la poule aux oeufs d'or d'une poudre miracle révolutionnaire).


Tour à tour étrange, inquiétant, trouble et fascinant, l'Emprise des Ténèbres déstabilise en crescendo à distiller un malaise tangible au fil d'un onirisme macabre déconcertant car abordant lestement le surnaturel sous couvert de poison hallucinogène. D'un réalisme documenté saisissant, tant auprès de son contexte politique en proie à la sédition que de ses situations d'effroi où l'irruption du cauchemar le plus licencieux s'accapare de notre réalité, l'Emprise des Ténèbres est notamment scandé du score si percutant de Brad Fiedel. A redécouvrir fissa si vous daignez vous injecter une bonne dose de (vrais) frissons, notamment pour confirmer aujourd'hui (et donc à la revoyure !) que Wes Craven a bel et bien accomplit ici son oeuvre la plus maîtrisée et cauchemardesque (à 2/3 couacs grand-guignolesques près). 

* Bruno
5èx

"La poudre à zombies et son principe actif, la tétrodotoxine, font  l'objet de recherches scientifiques approfondies en Europe et aux Etats-Unis. A ce jour, son mode d'action reste un mystère." 

LUNA

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                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Elsa Diringer. 2017. France. 1h33. Avec Laëtitia Clément, Rod Paradot, Lyna Khoudri, Julien Bodet, Frédéric Pierrot, Juliette Arnaud.

Sortie salles France: 11 Avril 2018

FILMOGRAPHIEElsa Diringer est une réalisatrice et scénariste française née en 1982 à Strasbourg. 2017: Luna.


Douloureux drame social dénonçant le viol d'après l'influence du harcèlement et des brimades collectives, Luna y développe une superbe histoire d'amour entre la victime et l'une des coupables secrètement hantée de honte et de remord. Première réalisation d'Elsa Diringer dirigeant son récit avec une sensibilité jamais ostentatoire (on écarte donc toute forme de pathos surtout dans le cadre de la romance expansive), Luna parvient à cultiver une sincère émotion sous l'impulsion du couple Laëtitia Clément (son tout 1er rôle à l'écran !) / Rod Paradot (révélé par la Tête Haute et récompensé pour l'occasion du César du Meilleur Espoir masculin). Car outre l'intelligence de la réalisatrice à transcender les clichés grâce à la fraîcheur des acteurs (la plupart) amateurs et à son réalisme naturaliste (notamment dans sa manière de photographier une campagne solaire à l'expressivité sereine), Luna captive infailliblement grâce à l'osmose progressive des deux acteurs d'une attachante complicité.


L'intérêt du récit émanant du profil torturé d'une jeune fille instable en initiation mature. Car facilement influençable auprès d'un bad-boy sans vergogne et de sa bande délinquante, Luna va pour autant parvenir à s'extraire des mauvaises fréquentations grâce à la rencontre impromptue avec sa victime autrefois traumatisée par une agression aussi lâche que sordide (la séquence empruntant le hors-champs s'avère malgré tout assez crue et dérangeante). De prime abord lâche, couarde, menteuse et perfide, Luna va peu à peu s'écarter de ses malsaines influences, s'y remettre en question puis accuser le remord grâce à son idylle naissante avec Alex. Quant à ce dernier rongé par l'impuissance, l'injustice, la haine et la vengeance, Rod Paradot compte sur l'intégrité de son jeu naturel si dépouillé afin de nous provoquer une empathie jamais démonstrative. Sa manière humble de jouer l'acteur, entre fragilité, perspicacité et fébrilité, provoquant chez nous une émotion toujours plus intense au fil de son cheminement sinueux. Le couple formant à l'écran une complicité amoureuse bipolaire eu égard de la tournure houleuse des révélations lorsque la vérité est mise à nu pour tenter de se libérer du poids de la culpabilité.


Baignant dans le doux climat solaire d'une Province estivale, Luna invoque au fil de son récit précaire une soif de liberté et de joie de vivre de la part de blessures humaines en quête de rédemption. Constamment captivant grâce à la maîtrise personnelle de sa réalisatrice néophyte, parfois même capiteux auprès de ses plages musicales envoûtantes, Luna doit pour autant beaucoup à l'alchimie du couple (sobrement) scintillant Clément / Paradot communément partagé entre le désagrément, le mal être et la rage d'aimer. Et ce jusqu'à nous bouleverser vers une ultime étreinte infiniment symbolique... 

* Bruno

LA MAISON DU DIABLE

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                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site horreur-web.forumactif.com

"The Haunting" de Robert Wise. 1963. Angleterre. 1h51. Avec Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn, Fay Compton, Rosalie Crutchley, Lois Maxwell, Valentine Dyall, Diane Clare, Ronald Adam.

Sortie en salles en France le 4 Mars 1964. U.S: 18 Septembre 1963.

FILMOGRAPHIERobert Wise est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur né le 10 Septembre 1914, décédé le 14 Septembre 2005 à Winchester (Indiana). 1944: La Malédiction des Hommes Chats, 1945: Le Récupérateur de cadavres, 1948: Ciel Rouge. Né pour Tuer. 1949: Nous avons gagné ce soir. 1952: La Ville Captive. 1952: Le Jour où la terre s'arrêta. 1954: Les Rats du Désert. 1957: Marqué par la Haine. 1958: l'Odyssée du sous-marin Nerka. 1962: West Side Story. 1963: La Maison du Diable. 1966: La Mélodie du Bonheur. 1967: La Canonnière du Yang-Tsé. 1972: Le Mystère Andromède. 1975: L'Odyssée du Hindenburg. 1977: Audrey Rose. 1980: Star Trek. 1989: Les Toits. 2000: Une Tempête en été (télé-film)


Réalisateur prolifique dans sa diversité des genres, Robert Wise s'inspire en 1963 d'un roman de Shirley Jackson pour tenter d'authentifier un cas de demeure hantée chez La maison du Diable. Passionnante psychanalyse sur la psychose de nos angoisses les plus préjudiciables, ce chef-d'oeuvre inégalé laisse planer le doute quand à l'intrusion du surnaturel, et ce afin de nous entraîner dans le vertige d'une interrogation irrésolue. Un professeur en parapsychologie rassemble trois auxiliaires autour d'un cas de maison hantée dans la célèbre demeure de Hill House. Eleanor, la femme la plus susceptible, semble aussi attirée que terrifiée par la présence spirituelle de la maison. Bientôt, sa vie va basculer dans la paranoïa et la névrose, faute de son angoisse accablée par le récent décès de sa mère et de cette vaste maison exerçant une occulte influence. Modèle de suggestion d'une infinie richesse dans sa démarche thérapeutique pour la névrose de l'héroïne en proie à une paranoïa dépressive, La Maison du Diable constitue une ultime expérience avec la peur du désagrément. Le réalisateur illustrant avec subtile émotion le portrait introspectif d'une femme esseulée, profondément accablée par une existence de déréliction. Faute de supporter sa relation orageuse avec une soeur autoritaire auquel elles ont choisi de vivre communément dans l'appartement d'une collocation, Eleanor est d'autant plus assaillie par la culpabilité du décès de sa mère impotente. Car un soir, alors que celle-ci, mourante, lui suppliait de lui rapporter ses médicaments, Eléanor omis involontairement de lui porter assistance.


En conteur circonspect, Robert Wise nous ausculte ici les tourments cérébraux d'une célibataire aguerrie. Une jeune femme particulièrement susceptible des mesquineries de sa collègue de chambre désireuse de la provoquer pour mieux la confronter à sa bêtise paranoïaque. Au climat d'insécurité instauré à travers les diverses pièces baroques (l'immense escalier en colimaçon, le jardin de statues de pierre), Eleanor étourdie d'un environnement trop spacieux perçoit une aura maléfique en se laissant influencer par son imagination anxiogène. Les premiers phénomènes inexplicables étant causés par un assourdissant tambourin raisonnant derrière la porte de la chambre auquel nos deux héroïnes s'y sont cloîtrées. Plus tard, des voix infantiles ou caverneuses, des bruits de pas diffus, une porte douée de vie car palpitant sa respiration, vont une nouvelle fois tourmenter les esprits (influençables) de la confrérie en quête de sensationnalisme. Ces séquences percutantes à l'angoisse palpable ou oppressante sont admirablement suggérées par un montage nerveux multipliant cadrages alambiqués face au témoignage déconcerté de nos témoins. L'implacable force du récit émanant prioritairement de l'esprit susceptible d'Eleanor témoin d'évènements potentiellement paranormaux à moins qu'il ne s'agisse de sa fragilité névralgique convergeant vers la psychose. Le pouvoir mystique de la maison pourrait notamment acquérir cette faculté irrationnelle de matérialiser les angoisses des esprits introvertis les plus fragiles et réceptifs. Faute de leur psychologie torturée et leur incapacité à s'affirmer en toute autonomie. Comme quoi, la peur du noir, de la mort et de l'inconnu, le doute de soi, le manque de confiance, le manque de personnalité peuvent facilement nous mener à l'aliénation lorsqu'un esprit névrosé ne trouve pas matière à réprimer ses affres d'un passé traumatique (ici la hantise d'une culpabilité d'avoir involontairement laissé pour morte une matriarche !).


La Locataire.
Sommet d'angoisse sous-jacente, de tension oppressante et de mystère insondable, La Maison du Diable constitue la clef de voûte de l'épouvante gothique par le biais d'une passionnante étude sur la névrose engendrant chez les esprits les plus susceptibles une paranoïa aliénante. Car à travers la hantise d'une demeure gothique (superbement photographiée dans des éclairages monochromes habilement contrastés), Robert Wise nous conte la psychanalyse d'une patiente déchue et éperdue, entraînée (malgré elle ou avec son consentement) par une délivrance morbide afin d'obstruer sa solitude invivable. Alors que paradoxalement, le doute reste ouvert quant à la véracité potentiellement irrationnelle de cette bâtisse aux secrets résolument indéchiffrables. La maison du diable jouant alors avec une rare intelligence et pouvoir de fascination prégnant avec la suggestion d'une énigme laissée en suspens, faute d'une entité véreuse à la limite du perceptible. Pour parachever, la force d'expression de son casting hors-pair (un quatuor à marquer d'une pierre blanche !) enrichit constamment l'intensité dramatique du dédale narratif aussi bien diaphane que profondément dérangeant.   

* Bruno
24.08.18
27.09.11   4

MUTANT

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                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Bud Cardos. 1984. U.S.A. 1h26. Avec Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement, Cary Guffey.

Sortie salles France: Inédit. U.S: 24 Août 1984

FILMOGRAPHIE: John 'Bud' Cardos est un réalisateur, acteur et producteur américain, né le 20 Décembre 1929 à Saint Louis, Missouri. 1970: The red, white, and black. 1971: Drag Racer. 1971: The Female Bunch (non crédité). 1977: L'Horrible Invasion. 1979: The Dark. 1979: Le Jour de la fin des temps. 1984: Mutant. 1988: Act of Piracy. 1988: Skeleton Coast. 1988: Les Bannis de Gor.


Spécialiste de séries B horrifiques surfant souvent avec le nanar (même si on lui doit l'Horrible Invasion, le meilleur film d'agression arachnide jamais réalisé), Mutant ne déroge pas à la règle. Plaisir coupable à privilégier un samedi soir, l'intrigue relate la visite impromptue de 2 frères dans une petite bourgade ricaine à la suite d'un accident de voiture causé par des rednecks du coin. Le soir même, ils parviennent à trouver refuge dans un hôtel. Mais le lendemain, le frère cadet a subitement disparu. Josh s'efforce alors de le retrouver en se liant d'amitié avec une tenancière. Mais les cadavres s'accumulent si bien que l'invasion des zombies ne fait que s'amorcer ! Bourré de clichés, de situations éculées et de personnages génialement stéréotypés dans leur surjeu risible (notamment un "méchant" persifleur aussi casse-couille que récalcitrant !),  Mutant parvient donc à distraire en terrain connu même si le minimum syndical est de rigueur. Les 3 premiers quart-d'heure jouant gentiment la carte de l'expectative auprès de notre héros investigateur.


Tant auprès de la recherche de son frère que de la raison inexpliquée à laquelle les citadins se transforment en zombies (encore un coup des déchets toxiques industriels !). Baignant dans une chaude atmosphère rurale et relativement sympathique grâce à son casting de seconde zone et à son rythme soutenu, Mutant s'avère correctement efficace, quand bien même la réalisation maladroite de John Bud Cardos parvient à distiller un charme Bis dans sa sincérité à exploiter le filon du zombie à l'aide de maquillages cheap néanmoins soignés. Outre la posture ballot des comédiens à la trogne parfois charismatique (le shérif local amicalement incarné par Bo Hopkins), on s'amuse surtout du cabotinage de l'acteur impayable Wings Hauser (Descente aux enfers/Vice Squad de Gary Sherman) dans celui de l'aimable touriste au regard tantôt ébaubi, tantôt écarquillé. La dernière demi-heure fertile en agressions horrifiques (notamment au sein d'un huis-clos exigu auquel nos héros s'y sont confinés) l'incitant à jouer les héros avec une sobriété aussi bien cocasse. Quant aux zombies erratiques à la trogne grand-guignolesque (ils sont grimés d'une sorte de cirage blanc puis noir aux contours des yeux), là aussi ils valent leur pesant de cacahuètes lorsqu'il tentent fébrilement de provoquer l'effroi à l'aide d'une gestuelle outrancière ! Sympatoche j'vous dis !

* Bruno
2èx
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